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Personnel:
Maxwell Davis (arr, dir), Al Porcino, Conrad Gozzo, John Anderson, Ollie Mitchell, Billy Brooks, Danny Stiles, Bernie Glow, Hal Posey, Al Forte, Willie Thomas, Al Stewart (tp), Dick Noel, John Ewing, Lester Robertson, Frank Rehak, Billy Byers, Wayne Andre, Charlie Henry (tb), Dave Wells (v-tb), Jackie Kelso, John La Porta (cl, as), Jewell Grant, Bill Green (as), Plas Johnson, Bumps Myers, Bill Woodman, Al Cohn, Joe Romano, Don Lanphere (ts), Floyd Turnham, Marty Flax (bs), Larry Bunker, Eddie Costa (vib), Gerald Wiggins, Willard McDaniel, Bill Potts (p), Irving Ashby (g), Curtis Counce, Jack Six (b), Earl Palmer, William Eperson, Jim Campbell (d), Lionel Hampton, Woody Herman (compositions)
Reference: FSRCD1052
Bar code: 8427328610520
A Tribute to the Big Bands · Orchestras Arranged and Conducted by MAXWELL DAVIS
Tribute to LIONEL HAMPTON & WOODY HERMAN
Two collectible albums in the finest Stereophonic sound
Comprehensive booklet including original liner notes
Additional texts and historic photos of the orchestras
· Collector's Edition
· Original LP Covers
· Complete Personnel Details
· 16-page Booklet
· Stereo Recordings
· Newly Remastered in 24-Bit
With signs of a resurgence of interest in big bands in the late 1950s, Maxwell Davis came up with the idea of producing a series of albums for Crown Records recorded in the finest stereophonic sound, in a tribute to such legendary bandleaders as Duke Ellington, Count Basie, Lionel Hampton, Woody Herman, Charlie Barnet and Stan Kenton, among others. For this purpose, he wrote all new arrangements and reimagined and conducted a number of tribute bands to perform the music with the signature spirit that made their original leaders famous. The personnel for each album consisted primarily of prominent members and soloists who performed with the original bands, with additional valuable contributions from some of the best jazz musicians working in the Hollywood and New York studios.
Maxwell Davis' writing is as fresh in these sessions as it was when it inspired the work of the early arrangers. Thanks to his efforts, each of these albums retains the lush, individual sound of those notable bands. Listening to these performances brings us joy and memories from the golden age of big bands, which up to this day illuminate the music scene every time that a good band charges and swings through timeless material.
"L'histoire du jazz s'est construite sur une succession de clichés non réalistes. L'un d'eux décrète que la Swing Era (1933-47) fut celle des big bands (motus des combos de Benny Goodman, Artie Shaw, Teddy Wilson, Louis Jordan…) et que ces grands orchestres ont ensuite disparu au profit des combos bop dès 1947 (motus des big bands de Gillespie, Kenton, Woody Herman,…). Certes, Louis Armstrong abandonne le big band pour la petite formation à cette date. Certes, pour des raisons économiques, Dizzy dissout son big band en 1950 et Count Basie opte pour un sextet (1950-52), mais d'autres ont tenu le cap comme Duke Ellington, dont la production de 1947-52 est mal connue parce qu'il faut se plier au cliché convenu, le big band n'existe plus! Dans les faits, le creux de vague fut court et la relance du big band fut solide dès 1954-55. Le contexte américain a permis cela par le biais de l'enseignement. A partir de 1946, les écoles se multiplient, l'«American Music» (le jazz) est accepté par le State Department et les écoles. En mars 1922, l'Orleans Parish School Board vote une motion «forever banishing jazz from the schools». A New Orleans, dans les écoles, comme en cours privés (les Tio, Manuel Perez, Manuel Manetta…), on enseigne les techniques instrumentales européennes dites classiques, comme dans le reste du pays. La jeunesse fit bouger les choses et elle a poussé des band directors de bonne volonté à les initier au jazz dans les institutions, pour exemples Clyde Kerr père (1947, «conductor Kerr swings 30-piece group into action», in New Orleans Informer & Sentinel) et Dr. Gene Hall (dès 1946 au North Texas State College, Denton). Suit la création de stage bands (big bands) qui s'ajoute au cursus classique (concert bands). En 1960, un lycée sur six a organisé un stage band supervisé par un éducateur payé, et au moins 14 collèges et universités proposent un cursus en «modern American music». Dans ce but, le matériel d'enseignement s'est développé, comme l'édition d'arrangements (de 12 sur le marché en 1955, on atteint 850 en 1960), des cours d'intervenants externes (Don Jacoby, Marshall Brown, Buddy de Franco, John LaPorta,...) et des manuels dont le meilleur est Developmental Techniques for Jazz Ensemble Musician du Reverend George Wiskirchen (1928-2005), directeur des stage bands à Notre Dame High School à Niles, Illinois (1961, Berklee Press Publications). L'enseignement est centré sur la sonorité (tone), la justesse en pupitre (intonation), les nuances (sense of balance), la précision (de l'attaque, du phrasé: le timing). Les références sont Duke Ellington, Count Basie, Harry James, Stan Kenton, Maynard Ferguson, pour la danse Les Brown, pour les arrangeurs Quincy Jones, Ernie Wilkins, Marshall Brown. Les établissements américains proposent une bibliothèque aux étudiants où l'on trouve, sous la recommandation de Wiskirchen, des ouvrages théoriques comme Guide to Jazz de Hugues Panassié (Boston, 1956) et Jazz. Its Evolution and Essence de «Andre Hodeir» (NYC, 1956), des méthodes comme Modern Dixieland Style d'Henry Levine (1942, Robbins) et Progressive Jazz Phrases (1959: Miles Davis, Art Farmer, Dizzy Gillespie). Les stage bands alimenteront les «machines à swing» et les studios d'enregistrement. Ainsi, un Woody Herman engagera à la sortie de l'école des sous-payés qui s'offrent ainsi une expérience et une mention dans le CV. L'enseignement de ce «swing feeling» (jeu ternaire) en big band se maintiendra et suivra une évolution (Thad Jones-Mel Lewis à Wynton Marsalis), parallèlement à une dérive favorable à l'individualisme créatif.
En ces années 1958-60, la popularité des big bands pousse le label Crown à proposer la série de disques que voilà. Il confie le projet au saxophoniste-arrangeur Maxwell Davis (1916-1970), un talent bien sûr ignoré des «spécialistes». Comme instrumentiste, il était disciple de Coleman Hawkins, s'exprimant dans un style proche de Don Byas et Bumps Myers, au cœur de nombreux disques pour Big Joe Turner, T-Bone Walker, Jay McShann, Lloyd Glenn, Gene Phillips, etc. Requin de studio, on lui confia aussi la direction d'orchestres pour June Christy, Ray Anthony et d'autres. Il est décédé de surmenage! Pour cette série A Tribute to the Big Bands, il a réalisé dix albums (manquent ici, les frères Dorsey, Benny Goodman). Fresh Sound groupe deux LP par CD. Maxwell Davis utilise surtout des musiciens de studio, ces instrumentistes d'exception, versatiles et souvent ignorés, de ce fait des historiens du jazz. Nous avons préféré donner ces noms pour corriger l'oubli étant entendu que le morceau importe moins que la façon de les jouer et que Davis adapte les principaux succès de chaque chef d'orchestre.
Le sous-estimé Earl Palmer lance un «Air Mail Special» échevelé dans lequel Larry Bunker tient le rôle de Lionel Hampton. Bunker est parfait dans «Midnight Sun», la section de trompettes a beaucoup de punch (parties exigentes dans la tradition Hampton). Plas Johnson, Bumps Myers et Bill Woodman (frère de Britt) jouent à l'unisson et en alternative de ténor le solo de Jacquet dans «Flying Home» (Porcino et Gozzo se chargent des aigus de trompette). John LaPorta (cl) tient le rôle parfaitement de Woody Herman dans «Woodchopper's Ball», «Blue Flame», «Wild Root» et à l'alto dans «Bijou». Eddie Costa faisant suite à Larry Bunker donne une cohérence au CD. Le lead de Bernie Glow pour la section de trompettes est exemplaire! Jim Campbell (1928-1998) et Jack Six (1930-2015), ex-musiciens de Woody Herman sont un bon choix («Goosey Gander»; «Wild Root» –alternative entre Billy Byers et Frank Rehak–; «Blowin' Up a Storm»). L'écriture de Maxwell Davis et la section de sax (Cohn, Romano, Lanphere, Flax) restituent un bon «Four Brothers». Billy Byers, Al Cohn, Willie Thomas prennent de bons solos dans cette évocation réussie."
—Michel Laplace
© Jazz Hot, 2022