No products
Personnel:
Martial Solal (p, arr, dir), Roger Guérin, Bernard Hulin, Fernand Verstraete, Fred Gerard, Robert Fassin, Christian Bellest, Jean Garrec, Maurice Thomas, Luis Fuentes (tp), Billy Byers, André Paquinet, Benny Vasseur, Charles Verstraete, Nat Peck, Bill Tamper (tb), André Fournier (Frh), Hubert Rostaing (cl, as), André 'Teddy' Hameline, Jean Aldegon, Georges Grenu, Jo Hrasko (as), Georges Grenu, Armand Migiani, Lucky Thompson, Barney Wilen, Jacques Ferrier (ts), William Boucaya, Michel Cassez (bs), Pierre Cullaz (g), Benoit Quersin, Pierre Michelot (b), Christian Garros, Kenny Clarke, Daniel Humair (d)
Reference: FSRCD 980
Bar code: 8427328609807
From his beginnings, Martial Solal made it clear that he was not like other pianists, and maybe that’s why it took him a few years to get the unreserved recognition of the jazz world. His talent and excellent technique along with his advanced harmonic conception were his credentials as an innovative pianist. It was these same qualities that he took to the world of orchestral writing, where he showed that his gifts as an arranger go hand in hand with his talent as a pianist.
Listening to these recordings, the intimate character of his compositions and his mastery as an instrumentalist shine through on every note, and make obvious that Martial Solal had fun extrapolating his ideas and musical concepts from the piano to a large orchestra.
—Jordi Pujol
"Still alive and well at 91, pianist Martial Solal is still one of the most harmonically sophisticated pianists to come out of the hard bop era. Usually associated in a trio setting, this album from Fresh Sound Records has him in a series of large band settings, mixing and matching American Ex-Pats like Kenny Clarke/dr, Billy Byers/tb and Lucky Thompson/ts with local all stars Roger Guérin/tp, Pierre Michelot/b, Barney Wilen/ts and Piere Gossez/bs.
The Parisian sessions feature material that is fairly concise, usually clocking in under two minutes, with bold brass and rich reeds setting a framework for Solal’s solos on matrial such as “Horloge Parlant” and the hip “Blouse Bleue.” The charts get tricky on “Fatasque” and Guerin gets some solo space on “Alhambra.” Things get quite creative when Solal puts together a brass heavy team with a rhythm team of himself with Clarke and Michelot on bright and swift pieces like “Studio Fagon” and “Yes Or No” that comes across like a French version of Stan Kenton, while a big band filled with reeds ranging down to bass sax gets bold and swinging on “ Basie-Likes” and the muted trumpets team wih harpsichord on the clever “Mystere Solal.” Clever flavors in this souffle of a dish."
George W. Harris (June 27, 2019)
http://www.jazzweekly.com/
________________________________________________________________________________________
"C'est la réédition du LP Martial Solal et son Grand Orchestre (Swing LDM 30.099), des 45 tours Quelle heure est-il (Vogue EPL 7259) et Mister Solal (Columbia ESDF 1412). Comme nous l'avons dit à propos de Guy Lafitte, les firmes de disques n'hésitaient pas, en ce temps-là, à enregistrer copieusement la fine fleur française. Le caractère indispensable vaut ici pour Martial Solal, certes, mais aussi pour Roger Guérin, présent dans les cinq séances (c'est dire!) et pour l'époque qui constitue un sommet culturel notamment en musique, pas seulement de jazz. Ce sont ici des grands orchestres de studio. On sait qu'à partir de 1981, Solal a monté un big band régulier, mais même s'il y a toujours Roger Guérin, les générations d'artistes d'alors, certes d'un niveau technique hors norme, n'ont plus l'élan ternaire naturel des générations actives dans les années 1950 et la première moitié des années 1960. Un feeling perdu, un art de la mise en place contesté au profit d'une «binarisation» anti-swing (bien que rythmique comme les marches militaires). C'est pour cela que nous avons cités tous les intervenants dans cette réédition. Ces mêmes artistes passaient de Bolling à Solal sans problème. Martial Solal est présenté aujourd'hui comme le maître d'œuvre d'un modernisme à la française, avec André Hodeir. Avec le recul, on voit ce qui reste de chacun à l'avantage de Solal. Il est juste de dire, pour avoir connu certains de ces musiciens, que leur enthousiasme à jouer ces œuvres pouvait être modéré (sauf chez Guérin). Mais, Solal, très bon instrumentiste, apte au swing, remportait respect et une meilleure adhésion.
Toutes les compositions et les arrangements sont de Solal. La séance de 1956, autour du temps, propose quatre titres qui sont des pièces pour piano solo et orchestre. Martial Solal, seul soliste, joue avec sobriété et swing. Les orchestrations sont fouillées et intriquées («Midi 1/4»). L'écriture pour section de sax est bien balancée parfois mêlée à une trompette (Guérin, «Horloge parlante»). Dans tous ces titres le piano alterne avec l'orchestre, parfois brièvement («Dernière minute»: 1’59’’). Solal impose un jeu musclé à la section de trompettes («Au quatrième top») menée par Fred Gérard (les aigus précis) et Robert Fassin. Ce 45 tours a reçu le Grand Prix du Disque 1957 de l'Académie Charles Cros pour le «Jazz Français» qui a une couleur West Coast (mode du moment). Dans la même esthétique, Martial Solal propose 3 titres en 1957. L'écriture est encore plus complexe. Le son orchestral est massif avec une palette de registre très grande du suraigu de Fred Gérard à la profondeur caverneuse de Pierre Gossez au sax-basse («Fantasque»). Pierre Michelot et Kenny Clarke sont parfaits derrière le solo de Solal dans «Blouse Bleue» (Clarke a droit à un break!). Enfin, Roger Guérin est soliste dans «Alhambra» en dialogue avec la section de sax (écriture digne de Benny Carter). Les trois titres suivants sont toujours conçus pour piano et orchestre (plus réduit avec Roger Guérin qui assure le lead). Comme Shorty Rogers, Solal utilise discrètement la couleur du cor (André Fournier de l'Orchestre National). Le passage écrit de 1’47’’ à 2’06’’ dans «Tourmenté» est un motif qui sera repris en quartet dans la Suite en ré bémol l'année suivante. Le drumming de Kenny Clarke est de classe dans «Special Club» et «Middle Jazz». La même année 1958, Solal réalise trois autres titres pour huit cuivres (Fred Gérard et Robert Fassin, lead tp) et trio (Solal, Michelot et Kenny Clarke). Il travaille les couleurs orchestrales car le principe reste l'alternance entre masse sonore et piano. On appréciera le travail de Pierre Michelot et Kenny Clarke derrière le piano dans «Yes or No». Le travail est exigeant pour les cuivres notamment dans «In the Moon» où Kenny Clarke a droit à des breaks.
En 1962, Solal reste fidèle à ses brisures de tempo qui sont sa signature, mais il développe les alliages de son. Roger Guérin au cornet avec sourdine harmon et Pierre Gossez au soprano sont très présents (le bugle que dans «Petite poupée»). On remarque le passage écrit pour cornet/soprano/guitare dans «Basie-Likes». L'écriture pour section de sax est à signaler dans «18+1» (c'est à dire l'orchestre+Solal qui est tatumien dans son solo). Jean-Louis Chautemps (ts) a droit à de très courts solos («Basie-Likes», «Mystère Solal» –notez le clavecin en intro). Enfin, c'est Georges Gay qui est lead et assure le suraigu dans «A titre indicatif» qui est bref (0’45’’!). La concision de ce travail orchestral savant (le morceau le plus long fait 3’08’’) est une leçon pour les «créateurs» d'aujourd'hui qui devraient aussi retenir du Solal de cette époque que la recherche est compatible avec le swing. A réécouter."
—Michel Laplace © Jazz Hot 2019