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Personnel:
Dmitry Baevsky (as), Peter Bernstein (g), David Wong (b), Jason Brown (d)
Reference: FSNT-688
Bar code: 8427328436885
"C’est le onzième album du saxophoniste russe Dmitry Baevsky qui vit aujourd’hui à Paris après s’être formé à New York : il reste donc sous influence de ce bop délicieux qu’il revisite avec talent. Il a créé un quartet “américain” en invitant l’une de ses idoles, pointure de la guitare jazz Peter Bernstein avec lequel il partage les envolées de ces montagnes russes, traduction appropriée en français de “Roller Coaster” qui illustre parfaitement ces hauts et bas émotionnels que la sélection judicieuse des titres nous fait revivre. La rythmique discrète mais excellente Dave Wong à la contrebasse et Jason Brown à la batterie propulse les deux solistes qui jamais ne se disputent l’avantage comme dans ce Matador du maître Grant Green. Une entente cordiale, raffinée et une musicalité évidente. Dès les premières notes on est pris par le jeu souple, virtuose, maîtrisé, le timbre et le phrasé sensuel de l’altiste, d’une élégance nonchalante. Out of time du regretté Benny Golson, ce pourrait être la griffe du passé qui fait retour, thème repris avec une intensité lyrique qui se combine à une douceur obstinée,
Gloomy Sunday, la tristement célèbre chanson du Hongrois Rezso' Seress est un exemple parfait du style du quartet, tout en juste retenue, sans aucun débordement dans la précision de chaque instant, entre élan et dépression. Un sens de la mesure, des couleurs et energies, en faisant passer par des nuances les émotions contrastées des compositions choisies.
Onze titres composent l’album avec deux compositions originales de Dmitry Baevsk, une cohérence dans ces musiques qui parfois se répondent. Les reprises vont voir autant vers Duke Ellington que Ray Charles. Sur ce Mount Harissa libanais, tiré de la Far East Suite du Duke, on se laisse piéger sur ces chemins de traverse, envoûté par les souples ondulations, les sinuosités du phrasé du saxophoniste et du guitariste.
Sur The Sun has died que Ray Charles avait adapté à partir de l’original français (!) “ Il est mort le Soleil’’ ( ¡ Pierre Delanoe, Hugues Giraud) de Nicoletta, le saxophoniste garde le sens dramatique de ce blues jusqu’à un final qui meurt dans le souffle. Rien à voir avec le swing du Sentimental blues plus décontracté qui suit, toujours de Ray Charles.
La cadence accèlère avec ce Will you still be mine? dans l’urgence de la déclaration ou la recherche de la confirmation. La machine s’est emballée avant de continuer et de s'abandonner, rassurée sur un éclatant calypso de Tommy Flanagan (titre de 1957) Eclypso.
Cette musique procure un plaisir immédiat qui dure tout le temps de l’album aussi délicat que fougueux. A écouter d'une traite."
—Edward Perraud (8 Décembre, 2024)
http://lesdnj.over-blog.com/
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"Pour son onzième album, «Roller Coaster», le saxophoniste Dmitry Baevsky revient avec à ses côtés, le guitariste Peter Bernstein. Une fois de plus, le talent de l’altiste éclate avec insolence. A la fois lyrique et sensible, mélodique et virtuose, son jazz impressionne et séduit. Que du bonheur!"
DMITRY BAEVSKY
Originaire de Saint-Pétersbourg, Dmitry Baevsky a forgé sa personnalité auprès de Cedar Walton, Jimmy Cobb et de nombreux autres qui comptent parmi les meilleurs musiciens de la scène jazz new yorkaise. Installé à Paris depuis 2016, l’altiste brille par sa virtuosité et son lyrisme. Ce sont d’ailleurs ces qualités et l’élégance de son jeu qui lui ont valu de gagner sa place sur la scène internationale du jazz.
Pour en savoir plus sur la biographie de Dmitry Baevsky et sur sa trajectoire, de St Petersbourg à New York puis à Paris, rendez-vous sur «Dmitry Baevsky présente: Soundtrack» et Dmitry Baevsky revient avec «Kids’ Time».
Depuis son premier disque «Introducing Dmitry Baevsky» (2009) en passant par «Over and Out» (2015), «The Day After» (2017) jusqu’à «Kid’s Time» (2022), Dmitry Baevsky compte dix albums à son actif. Enregistré à New York, «Roller Coaster» (Fresh Sound New Talent) constitue son onzième album.
ROLLER COASTER
Du groove à gogo avec Dmitry Baevsky et "Roller Coaster" - visuel de l'album Roller Coaster de Dmitry Baevsky Annoncé pour le 06 décembre 2024, «Roller Coaster» (Fresh Sound New Talent) a été enregistré à New York, le 10 janvier 2024 en six heures, sans aucune répétition, sans photographe ni vidéaste présent, sans autre témoin que l’ingénieur, Chris Sulit, qui a réalisé la prise de son au Trading 8s Recording Studio à Paramus dans le New-Jersey, à dix minutes de Manhattan. Il a été mixé par Erwan Boulay au Studio Libretto à Antony (France) et mastérisé par Pieter De Wagter au studio Equus Audio Mastering de Bruxelle (Belgique).
Dmitry Baevsky (saxophone alto) a souhaité inviter l’un des artistes qu’il estime le plus, pour son approche du jazz et pour sa musicalité : le guitariste Peter Bernstein. Les deux musiciens s’étaient déjà croisés à plusieurs reprises, sur scène, en studio ou au cours de la vie nocturne des clubs new-yorkais.
Dmitry Baevsky et Peter Bernstein possèdent en commun ce supplément d’âme dans la profondeur de leur son, dans leur façon de poser chaque note avec une intention et une projection particulières, sans jamais chercher à briller ou à se mettre personnellement en avant par rapport à la musique et au groupe. A leurs côtés on retrouve le contrebassiste David Wong déjà présent aux côtés du saxophoniste sur «Soundtrack» et le batteur Jason Brown avec lequel Dmitry Baevsky a enregistré « Kid’s Time ». A l’écoute des onze plages de l’album, on perçoit l’entente remarquable qui règne entre les quatre membres du groupe.
L’album ne répond à aucun concept ni projet particulier. Dmitry Baevsky a construit le répertoire en pensant aux musiciens réunis pour cette session, en prenant en compte leur personnalité, un peu comme un scénariste écrit en fonction des acteurs du film.
Le répertoire compte deux compositions originales de l’altiste et neuf morceaux aux atmosphères contrastées, du Matador de Grant Green à The Sun Died écrit par Hubert Giraud, en passant par un calypso de Tommy Flanagan, le fameux Sentimental Blues de Ray Charles ou encore le mélancolique Gloomy Sunday composé par Rezsó Seress et rendu célèbre par Billie Holiday. C’est en duo que l’altiste et le guitariste ouvrent et ferment cet album.
Au fil des titres, l’album ouvre avec la composition de Benny Golson, Out of The Past, que Dmitry Baevsky et Peter Bernstein interprètent en duo. Dès les premières notes, la complicité qui unit les deux instrumentistes est perceptible. De sa sonorité ronde et chaleureuse, l’altiste fait preuve d’un grand sens de la mélodie. A ses côtés, le guitariste adopte un swing léger et développe un jeu raffiné comme irradié de lumière.
Le quartet au complet se retrouve sur la composition guitariste Grant Green, Matador. Changement de tempo et de couleur. Chaque musicien pose des banderilles et s’empare de la muleta. La sonorité ardente de l’alto se pare de fulgurances qui ne sont pas sans rappeler celles d’Art Pepper. Porté par le duo tonique contrebasse/batterie, la guitare répond à l’alto par une improvisation enivrante aux lignes mélodiques chargées de feeling. Un moment jubilatoire de l’album.
Nouveau contraste avec le mélancolique Gloomy Sunday. L’alto débute en duo avec la contrebasse à l’archet. Il expose ensuite la mélodie mélancolique avec la guitare qui offre ensuite une improvisation dont le phrasé élégant se pare de lumière alors que la batterie adopte un accompagnement d’une infini légèreté aux balais. Malgré les accents infiniment nostalgiques de ce morceau composé par le pianiste hongrois Rezső Seress, on ne se laisse pas gagner par le cafard.
Le quartet interprète ensuite la composition de Duke Ellington, Mount Harissa, que Dmitry Baevsky a déjà enregistré en 2010 avec ses compères David Wong et Jason Brown sur l’album « Down with it’ (Sharp Nine Records). Le jeu de l’alto captive par sa sonorité bien timbrée. Ses échanges avec la guitare stimulent son lyrisme. Un instant délicieux et empreint de tendresse.
Le quartet enchaîne avec Roller Coaster, la composition de Dmitry Baevsky qui donne son nom à l’album. Le trio guitare/contrebasse/batterie assure un groove irrésistible sur lequel l’altiste fait preuve d’une invention déconcertante. Son jeu évolue dans un registre post-bop. Sur la pulsation irrésistible de la section rythmique, le jeu du saxophoniste fait coexister sonorité moelleuse et phrasés dont l’attaque ne manque pas de fermeté. Subtilement élaboré, le solo du guitariste se teinte de couleurs chaleureuses et sensuelles proches de celles d’une guitare acoustique.
C’est un tempo médium qu’adopte le quartet sur la composition d’Hubert Giraud, The Sun Died. On apprécie la vivacité de l’attaque de l’altiste et la fluidité de son débit, ses glissandos, sa sonorité qui alterne entre douceur et agressivité où l’on croit déceler l’influence de Johnny Hodges. La guitare lui répond par un discours mélodique et véloce aux accents très équilibrés où alternent phrases jouées en notes détachées (single notes) et d’autres en accords, le tout avec une maîtrise absolue. Un pur moment d’extase!
Le répertoire se poursuit avec la composition bluesy de Ray Charles, A Sentimental Blues, que le quartet joue avec un swing efficace mais contrôlé. Après le chorus de la guitare aux accents chaleureux et colorés de bleu, la sonorité de l’alto contraste par un son tranchant et ferme. Son phrasé affirmé avec fermeté n’en est pas moins gracieux, chantant et mesuré. Dans son improvisation, la contrebasse explore avec dextérité les registres de son instrument, passant du grave à l’aigu sur un tempo infaillible, soutenu en cela par une batterie au drive implacable.
La différence est vive avec Will You Still Be Mine?, thème crédité à Matt Denis, chanteur pianiste, chef d’orchestre arrangeur et auteur de chansons populaires. Pris sur un tempo très rapide, le morceau séduit l’oreille par son intensité. Tel un acrobate véloce, l’alto déroule des phrases très denses qui fusent telles des flèches. La guitare lui répond sur le mode de la virtuosité dans un style totalement maîtrisé. Les deux instrumentistes échangent ensuite avec la même aisance sur un 4/4 mené de main de maître par la batterie de Jason Brown au jeu déchainé.
Nouveau changement d’atmosphère avec la version espiègle que le quartet donne de la composition Eclypso du pianiste Tommy Flanagan. Sur un rythme assumé de calypso, le titre invite à la danse. Les figures répétitives et les accentuations inattendues de l’alto évoquent certains phrasés de Sonny Rollins sur St Thomas. Dans son chorus, le guitariste manifeste une grande spontanéité et se laisse entraîner hors des progressions harmoniques convenues. On apprécie la sonorité chatoyante de la contrebasse qui fait preuve d’une grande sûreté rythmique. A chaque mesure, le bonheur est de la partie.
L’écriture de la seconde composition de Dmitry Baevsky, Would You? semble complexe. Sur ce titre, le plus court de l’album, l’alto se dote d’un lyrisme à la fois élégant et vigoureux. Sur cette plage, ses phrases sinueuses frappent par leur modernité. Le guitariste ponctue quant à lui ses lignes mélodiques d’accords tranchants et de notes puissantes qu’il affirme sur le manche de manière percussive. Un court chorus de batterie précède la reprise du thème par le quartet et la fin du morceau en diminuendo.
L’album se conclut comme il a commencé, avec un thème joué par le duo alto/guitare. En parfaite connivence, les deux compagnons offrent une version sobre et sensible d’Autumn Nocturne, ballade écrite par le pianiste et compositeur russe Joseph Myrow. Du grand art!
—Nicole Videmann (24 novembre 2024)
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