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Personnel:
Bobby Jaspar (cl, ts), Jean Bourguignon, Herman Sandy, Armand Bilak (tp), Jacques Pelzer (as), Jean-Marie Vandresse, Jean Leclère, Francy Boland, Henri Renaud (p), Fats Sadi (vib, vcl), Pierre Robert, René Thomas (g), Charles Libon, Vic Geets, Georges Leclercq, Pierre Michelot (b), André Putsage, Geo Steene, Pierre Lemarchand (d)
Reference: FSRCD 977
Bar code: 8427328609777
This CD includes the early steps of Bobby Jaspar as a jazz musician, when he started on clarinet and then tenor saxophone, as he formed the young award-winning Belgian band they called “Bob Shots” —the first in Europe to play “be-bop” back in 1947 under the guidance of Jaspar's influence, Don Byas. One year later he met Lucky Thompson onstage in an enriching experience, and he became his new inspiration. These two encounters helped Bobby grow musically in a way that would make him a success everywhere, a blend of styles that was a compromise between the turbulence of Thompson, Lester Young, Eddie 'Lockjaw' Davis, etc., and the rhapsodic style of Byas and Hawkins.
Already as a professional in Paris in 1950, he adopted the new “cool” sound, influenced at the beginning by Warne Marsh and then later by his new aesthetic referent Stan Getz. “A pure sonority, like that of Getz, is preferable to an abortive imitation of the black sound,” Jaspar said. Jazz-Hot’s Lucien Malson said of Jaspar that he was “one of the few tenors in Europe who could compare to any of the white American tenor saxophonists and come out on top.”
Although the sound quality of these recordings is generally acceptable, it has issues at times and we haven’t been able to clean the original source as well as we would have liked. That said, they are still an exceptional document that not only puts in value the unforgettable Bobby Jaspar, but also reminds us of the origins of the best jazz generation to emerge from Belgium.
—Jordi Pujol
"When one thinks of Bobby Jaspar, it is of a superior cool-toned tenor-saxophonist and flutist from Belgium who during 1956-63 spent much of his career playing and recording in the United States. He worked along the way with Miles Davis, Chet Baker and J.J. Johnson before his premature death from a weak heart.
However as this CD shows, Jaspar had already had an important career in Belgium and Europe before coming to the U.S. He started out during 1945-49 as a member of Belgium’s pioneering bop group the Bob Shots. Originally a swing unit in which Jaspar doubled on clarinet (there are four numbers from their earliest period including “I’ve Found A New Baby” and “Ain’t Misbehavin,’”), by 1947 with the underrated but excellent trumpeter Jean Bourguignon (who was strongly influenced by Dizzy Gillespie) and altoist Jacques Pelzer completing the front line of the septet, the Bob Shots were modern and impressive. They are heard performing such then-recent numbers as “Oop Bop Sh’Bam,” “Our Delight” and “Relaxin’ At Camarillo” along with their own boppish originals, both live and in the studios. Early Years also includes Jaspar’s first date as a leader, a quartet outing from 1951 on which his sound had evolved and matured.
With extensive and definitive liner notes by Fresh Sound’s founder and producer Jordi Pujol, Bobby Jaspar’s Early Years is a valuable addition to any jazz collector’s library, particularly those who love bebop."
—Scott Yanow (June, 2019)
Los Angeles Jazz Scene
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"Before becoming one of the heavies on the 1950’s hard bop scene on flute and tenor, Bobby Jaspar spent some time in Paris with some of the forward thinking French artists like Henri Renaud/p, Pieree Michelot/b and René Thomas/g. These 25 songs find Jaspar in a variety of settings, mostly with the band named “The Bob Shots” in the early days of Bebop of the mid to late 40s.
With a Dizzy Gillespie-inspired trumpeters Herman Sandy and Jean Bourguignon, The Bob Shots bop hard on classics like “Oop Bop Sh’Bam,” “Anthropology” and a frantic “Our Delight.” While the audio fidelity is a bit lacking, the enthusiasm is not, with aggressive drumming on “Thelonious,” Bourguignon glowing on “I Can’t Get Started” and Bobby Jaspar slithering on “Relaxin’ At Camarillo.”
What is a gas is when Sadi comes to the mic for some vocals, sounding like Satchmo on a ribald “That’s My Desire,” going bel canto on “Pastel Blue” and getting some fun out of life on a high striding “Ain’t Misbehavin’.”
A 1951 quartet has Jaspar with Henri Renaud/p and Piere Michelot on a Lester Young-inspired “Tenderley” and “How About You” while his rarely played clarinet evokes Benny Goodman on a cool “Don’t Be That Way” and a two stepping “I’ve Found A New Baby.” A spacious “Body and Soul” with Fats Sadi on vibes, René Thomas' guitar and Georges Leclercq playing bass features Jaspar blowing smoke rings with delight. A bopper’s delight."
—George W. Harris (May, 2019)
http://www.jazzweekly.com
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"Voici une édition consacrée à Bobby Jaspar, le saxophoniste ténor (et clarinettiste à ses débuts) phare du jazz de l’après Seconde Guerre mondiale en Belgique, un âge d’or, qui comptait dans cette génération le grand René Thomas, et des musiciens de haut niveau comme Jacques Pelzer, Fats Sadi, Toots Thielemans, Francy Boland, Benoît Quersin, Jack Sels, parmi d’autres qui sont restés moins connus. Cette édition est l’indispensable vademecum, l’illustration sonore importante puisqu’on parle de musique, du copieux ouvrage de Jean-Pol Schroeder qui raconte, avec un luxe de détails biographiques mais aussi historiques, et avec un certain nombre de commentaires stylistiques, le parcours trop bref de Robert (Bobby) Jaspar né le 20 février 1926 à Liège, une cité essentielle pour l’histoire du jazz en Belgique, où se trouve d’ailleurs de nos jours la Maison du Jazz, justement organisée et animée par Jean-Pol Schroeder, qui est sans doute la meilleure institution européenne consacrée à la préservation du jazz.
Luxe supplémentaire de ce disque qui commence le récit sonore de la carrière de Bobby Jaspar, on trouve en bonus les tout premiers enregistrements du ténor, rarissimes de 1945 et 1946, que Jean-Pol appelle de ses vœux («le jour où l’on publiera une Intégrale Bobby Jaspar», ces deux titres ne détonnerons nullement en tête du volume I»). C’est aussi pourquoi, dans la notice ci-dessus, nous prenons la liberté de remettre les bonus tracks de Jordi Pujol dans l’ordre chronologique.
On y entend en effet, et c’est tout l’intérêt de ce volume, le premier Jaspar, à la clarinette («Don't Be That Way», «I've Found a New Baby»), puis au ténor à la Coleman Hawkins, naturellement, sur «Body and Soul». On y entend aussi un Fats Sadi, au piano, chantant Fats Waller comme Fats lui-même, avec un contre-chant à la clarinette de Jaspar et on y découvre du Duke dans l’esprit d’Ellington. Cela pour dire que si cette génération de jeunes gens est connue pour avoir «adopté» le bebop, elle possédait déjà une culture jazz d’oreille (par le disque) de l’ensemble de l’histoire –par des musiciens et des amateurs qui ont participé à la transmission, des passeurs, comme le saxophoniste Raoul Faisant (cf. Jean-Pol Schroeder)– qu’elle en maîtrisait les codes, et que le glissement vers l’esthétique bop s’est fait d’autant plus facilement et rapidement, comme aux Etats-Unis, que les codes du blues, du swing et de l’expression étaient acceptés avec une ferveur et un enthousiasme qui s’entend. Fats Sadi, encore, chante en 1949, alors qu’il est au vibraphone, dans un registre plus moderne dit «bebop», à la manière de Louis Armstrong, et sans aucun hiatus. René Thomas est déjà très moderne dans son chorus sur «Body and Soul», où il annonce avec un brio prémonitoire la nouvelle guitare, celle de Joe Pass par exemple, en contre-chant d’un Jaspar aussi moderne que Hawkins l’a toujours été.
L’après-guerre en Belgique, c’est aussi les Bop Shots, groupe légendaire qui réunit la confrérie liégeoise, et pas seulement, à la fin des années 1940, sous la férule à l’origine du guitariste Pierre Robert, rescapé des camps de concentration, entouré de cette génération de jeunes musiciens avides de jazz, de nouveauté, de liberté parce qu’on sort aussi d’une terrible guerre. C’est dans ce groupe que la génération des musiciens belges, de Liège en particulier, va acquérir à grande vitesse les codes d’une musique de jazz qui évolue comme l’éclair aux Etats-Unis sous la pression des Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Thelonious Monk, Bud Powell, Kenny Clarke parmi d’autres; les autres musiciens des courants existants continuant eux aussi à évoluer (Art Tatum et Coleman Hawkins y sont pour beaucoup), contrairement à certaines analyses très réductrices de ce qu’est le jazz, à l’époque et encore maintenant, et qui ont vite fait de parler de révolution quand le jazz avance avec assurance dans son processus créatif: la seule révolution au fond étant le jazz lui-même depuis son origine. Comme en France, quelques musiciens en Belgique sont très prompts à se saisir de cette nouvelle manière, venue avec le disque et l’armée américaine, même si les codes au fond ne font que se transformer, évoluer tout en gardant les principes de base: blues, swing et expression hot.
Une anecdote (à versions multiples) dans l’ouvrage de Jean-Pol Schroeder raconte l’arrivée en Belgique de Don Byas qui, on le suppose, n’a pas été pour rien dans cette évolution, bien qu’il soit un «moderne» tout à fait «classique» et réciproquement. Cela s’entend encore mieux aujourd’hui, avec le recul et avec la disponibilité de ces enregistrements, une sorte de miracle de la préservation, rendu possible par le travail des Jordi Pujol, Jean-Pol Schroeder, qui nous racontent, avec le son et le texte, plus quelques photos, ce récit exaltant de la renaissance d’après-guerre en Belgique. On en arrive donc à la fin de ce premier volume, après six ans de musique intense, après René Thomas, Fats Sadi, Jack Pelzer, et les autres, au quartet de Bobby Jaspar avec Henri Renaud, Pierre Michelot et Pierre Lemarchand, à Paris en 1951, pour les labels Saturn et Vogue, où un Bobby Jaspar, très lazy, est lestérien (Lester Young), donc très classique ou éternellement moderne, et plus précisément plus mûr dans sa nouvelle manière, comme sur l’émouvant «How About» la paraphrase d’un standard bien connu, mais c’est une autre histoire…
Ce disque est donc le début de l’histoire, d’une histoire courte pour Bobby Jaspar puisqu’elle se terminera tragiquement en 1963 à New York. Pour mieux la connaître, nous avons le luxe de l’ouvrage très fouillé de Jean-Pol Schroeder, Bobby Jaspar, Itinéraires d’un jazzman européen (1926-1963), 500 pages denses avec des millions d’informations, un vrai roman aussi, parce que la réalité est souvent plus profonde que la fiction, et maintenant le privilège du début de l’édition de l’intégrale de Bobby Jaspar, chez Fresh Sound de Jordi Pujol, qui va sans doute poursuivre son indispensable travail pour Bobby Jaspar, comme il le fait pour d’autres aux Etats-Unis, en France et ailleurs. Le multimédia, c’est ça: croiser des lectures avec des enregistrements. Ce genre d’édition-réédition (les thèmes de 1945 étaient sur acétate, donc difficilement trouvables en dehors des collectionneurs) appelleraient d’autres commentaires, mais puisque le livre en a déjà fait le principal, et qu’on peut écouter la musique, chacun peut maintenant apprécier Bobby Jaspar et s’en faire son idée ou son rêve."
—Yves Sportis
© Jazz Hot 2019